ECOLO assiste avec déception aux échanges de flèches, par presse interposée, entre différents protagonistes qui devraient être les acteurs et les défenseurs de la culture à Verviers. Ne serait-il pas temps d’agir ensemble pour le développement d’une vraie politique culturelle à Verviers, plutôt que de s’adonner à ces disputes de bac à sable sur des personnalités et des timings?
L’urgence est toute autre : la Ministre Laanan souhaite que soit adopté rapidement le décret qui, 20 ans après le décret de 1992, réorganise de fond en comble le secteur des centres culturels. Au centre de cette réforme : le projet d’action culturelle. Projet qui doit être défini après une analyse approfondie du territoire, des habitants, des ressources et des besoins.
Quel est, aujourd’hui, le projet culturel du CCRV ? Avons-nous même encore un projet culturel à Verviers ?
La Ministre indiquait, dans le Bulletin de l’Association des Centres Culturels, en février dernier : « … en 20 ans, notre société a énormément évolué … au niveau de la prise de conscience de l’intérêt à développer des projets culturels dans le cadre des politiques sociales, d’intégration, d’éducation ou de formation ». Et Madame Laanan ajoutait :« En cette période difficile, il faut nourrir plus encore des attitudes de création, de participation et d’action collective plutôt que de consommation passive. Il faut stimuler la curiosité, l’ouverture sur le monde et sur l’autre plutôt que le repli sur soi. Il faut offrir des perspectives et des alternatives aux modèles dominants et aux effets uniformisant de la société de consommation de masse ».
A l’heure actuelle, Verviers est très loin de répondre aux exigences du futur décret. Ce qui, si rien ne change, signifiera une très importante perte de subsides. Et surtout un moindre rayonnement et une moindre capacité à développer une vraie politique culturelle. Politique culturelle qui fasse la part belle à la créativité, la participation, l’ouverture et curiosité, plutôt qu’à la culture de masse qui cherche à vendre.
Verviers doit d’urgence se pencher sur le sujet, développer un vrai projet culturel ambitieux, régler une fois pour toutes les problèmes liés à l’infrastructure (le Grand Théâtre est un gouffre financier impossible à supporter pour le Centre culturel), et commencer à mettre en place l’équipe qui sera à même de relever le défi du nouveau décret.
Pierre Stembert a-t-il sa place dans cette équipe ? Comme directeur ? Nous n’en sommes pas persuadés…Et cela fait longtemps que nous le disons. Les spectacles d’Amélie Production répondent-ils aux propos de la Ministre cités plus hauts ? Il nous semble bien que non !
Le futur décret prévoit que le directeur (ou la directrice !) soit nommé par concours, sur base essentiellement du projet culturel dont elle ou il sera porteur.
