2e recours contre Henry (LA MEUSE – 6 JUIN 2011 – N.C.)

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Claude Weber, le président de l’ASBL Entre Vesdre et Hoëgne NL

Après le recours déposé par la porte-parole de Vesdre Avenir, Magali Légipont, et trois particuliers, c’est l’asbl Entre Vesdre et Hoëgne et une poignée d’autres privés qui montent au créneau. Eux aussi ont mandaté leurs avocats dans l’espoir de faire capoter le feu vert donné par le ministre Philippe Henry au projet City Mall, ex-Foruminvest.

Entre Vesdre et Hoëgne n’est pas une ASBL inconnue au conseil d’État: elle s’était déjà opposée au projet de mobilité à Hodimont, nécessaire à la concrétisation du projet de City Mall. Elle avait été créée à l’origine pour contester par les moyens de droit le projet de zone d’activités économiques du Laboru, à l’emplacement d’un bois longeant la route. On l’a également vue monter au créneau concernant de gros remblais qui auraient dû permettre un lotissement, à Thimister. Et voilà qu’elle remet le couvert pour le City Mall, le projet commercial du centre-ville verviétois.

Cela correspond aux statuts de l’ASBL, souligne son président, Claude Weber. En effet, ceux-ci prévoient la défense de l’environnement dans le sous-bassin hydrographique de la Vesdre et de ses affluents. Environnement qui doit se comprendre au sens large, en englobant notamment l’aménagement du territoire, l’urbanisme, la valeur paysagère, l’eau, l’air, la quiétude des lieux…

 

Dans l’asbl, on compte des mandataires Ecolo et des sympathisants du parti vert. Mais elle n’est pas à proprement parler une émanation du parti.

Les privés qui s’associent au recours pourraient avoir plus de poids que l’ASBL, car ils pourraient plus facilement tenter de démontrer qu’ils subiraient un préjudice grave et difficilement réparable.

Ce qui est visé, dans le cadre de ce recours, précise Claude Weber, c’est le projet, à travers l’arrêt du ministre vert Philippe Henry, qui l’a autorisé.

Suspension et annulation

Le recours d’Entre Vesdre et Hoëgne vise la suspension et l’annulation. La première procédure est bien plus rapide et vise la forme. La seconde prend souvent deux ou trois ans et s’attache davantage au fond du dossier.

Mais le promoteur, s’il obtient gain de cause en suspension, peut décider d’aller de l’avant. Quitte à en subir les conséquences s’il perd en annulation.

On n’est pas contre tout projet, nuance Claude Weber. On a envie que Verviers retrouve un second souffle, mais pas de cette façon-là. On espère que tous les protagonistes finiront par accepter de se mettre autour d’une table et qu’ils chercheront un compromis. Ça permettrait à tout le monde d’en sortir la tête haute.

Le président d’ASBL pense que le ministre pourrait retirer son aval au projet, mais ne se berce pas de douces illusions: “ quand on est face à des sociétés de cet acabit, on a un peu l’impression d’aller pêcher l’ours avec une tartine de miel ”.