Approuver un budget, c’est approuver la politique d’une majorité.

Nous le ferons d’autant moins cette année que notre échevin des finances, via la presse interposée nous a annoncé il y a déjà quelques semaines d’ici que les difficultés de la ville de Verviers seraient entièrement supportées par le social. Comme si les difficultés budgétaires devaient automatiquement signifier une réduction drastique des dépenses sociales.

Bien sûr depuis lors, la majorité a essayé de se rattraper en communiquant sur l’importance du social via notre Président de CPAS et via notre même échevin des finances. Mais il était trop tard, les verviétois avaient bien compris que les pauvres allaient payer pour les difficultés financières de notre ville.

La vue du budget nous conforte dans cette analyse : la majorité a bien l’intention de faire payer les difficultés financières de la ville de Verviers aux plus défavorisés. L’intervention de la ville est inférieure en 2009 à celle de 2007 alors qu’en deux ans, la misère n’a fait que croître à Verviers et l’augmentation par rapport à 2008 est largement insuffisante pour aider les personnes en difficultés.

N’oublions pas qu’en 2008, nous avons connu une inflation galopante les deux premiers tiers de l’année alors qu’en septembre débutait une très longue et très grave crise économique, résultat de trente années d’ultra libéralisme. Nous sommes consternés par le fait que vous ne prévoyez pas dans votre budget une augmentation des revenus d’intégration sociale dans un pareil contexte où nous aurons parmi les premières victimes de cette crise des intérimaires dont certains ne seront pas dans les conditions pour prétendre à des allocations de chômage.

De plus, notre CPAS est déjà obligé de puiser dans le fonds de réserve pour éviter en 2009 un déficit de 307.771,38 €.

Nous approuvons la majorité dans deux domaines :
1. L’appui en réinsertion sociale, aux projets Domino et surtout Trampoline puisque dans ce cas, les stagiaires sont «plongés» directement dans une ambiance de travail, même si on peut éventuellement se poser la question de savoir s’il était judicieux de s’acheter une voiture supplémentaire dans le cadre de ces projets, mais cela n’enlève rien à notre soutien.
2. Votre volonté affichée de rassurer le personnel au niveau de leur sécurité. Nous demandons que toutes les mesures prises le soit en concertation avec eux.

Nous nous opposons plus spécialement :
1. A la réduction du personnel en maison de retraite.
2. A la privatisation des buanderies et ce pas seulement pour des raisons idéologiques mais aussi et surtout d’efficacité (au retour du linge, il faudra de toute façon le trier et le dispatcher).
3. A la suppression des avances aux chômeurs et aux mutualistes, d’autant que cela a peu d’impact au final sur le budget et sur les comptes puisque l’immense majorité de ces avances sont en réalité remboursées.
4. Au fait de faire payer le prix coûtant des articles 60 à des ASBL qui ont peu de moyens. Pour nous, c’est exactement l’inverse qu’il faut faire. Je me suis déjà souvent et longuement exprimé sur ce sujet.
5. A la politique que vous avez en général par rapport aux sans papiers.
6. Au fait que vous rechigniez parfois à accorder l’aide médicale urgente pourtant remboursée à 100 % par l’Etat. Il s’agit donc d’une prise de position purement idéologique.

Nous nous posons enfin la question suivante : lorsque vous faites des investissements, vous préoccupez vous suffisamment d’investir dans les économies d’énergies ? A moyen terme, c’est payant pour l’environnement mais aussi pour les dépenses de fonctionnement du CPAS. Ca nous permettrait à l’avenir de faire de très sérieuses économies que l’on pourra investir dans des politiques sociales. D’autant que les investissements dans ce secteur sont désormais subsidiés, même si c’est encore insuffisant.

Philippe Kriescher
Conseiller Ecolo du CPAS de Verviers
24/3/2009.