CC 02/09/2013 : Point 20 – LOGEMENT – Déclaration de Politique du Logement
Cette déclaration de politique du logement est un document obligatoire à fournir et qui doit définir « les objectifs et les principes des actions à mener en vue de mettre en œuvre le droit à un logement décent ». Autrement dit, les grandes orientations et actions pour le logement à mener durant toute la mandature.
Premier constat : ce document est largement insuffisant ! Une page et demi… Paradoxalement, cela en dit long ! Ce document est aussi brouillon et inopérant puisqu’il ne fixe aucun objectif chiffré, aucune priorité, ni aucune vision à long terme.
Vu que l’Echevin prolonge son mandat, un état des lieux aurait été utile ne serait-ce que pour détailler la situation actuelle : un Echevin qui a affirmé lutter contre les marchands de sommeil pendant autant d’années n’a-t-il aucun chiffre à nous donner sinon de retranscrire cela à nouveau dans sa déclaration ?
A la lecture de cette déclaration de politique du logement saute aux yeux un problème fondamental : l’ordre dans lequel on fait les choses.
On va expulser des gens de logements insalubres mais sans leur garantir un logement temporaire (ils sont largement insuffisants !). Comment oser parler de « garantir le droit au logement décent » dans ce cas ? Que deviennent les gens qui sont exclus d’immeubles déclaré insalubres ? La plupart du temps, ils atterrissent au D.U.S, dans des centres d’accueil, ou ils font des demandes d’urgence sociale à Logivesdre qui se retrouve noyé et ne sait pas toutes les traiter.
Par ailleurs, on ne dit rien des bâtiments insalubres dont la ville à la charge et qu’elle se doit de rénover pour donner l’exemple…
Concernant Logivesdre, on se contente d’une banalité – généralité : « rénovation du parc social par la SLSP locale » . Comment, avec quelles priorités, pour quels objectifs ? Pour le Président de Logivesdre, c’est inquiétant !
Par ailleurs, que faut-il mettre derrière les affirmations de vouloir « favoriser la mixité sociale « par le haut » » ou encore « améliorer son profil socio-démographique et socio-économique »? L’Echevin du Logement ne se cache plus de vouloir « chasser les pauvres », ce qui constitue purement et simplement une atteinte inacceptable à la dignité de la personne, voir un motif discriminatoire sur base du critère de la fortune, et attitude qui ne fait que repousser plus loin les problèmes. Si nous vous rejoignons dans l’objectif d’une plus grande mixité sociale, enjeu prioritaire pour Verviers en matière de logement à nos yeux, il est évident qu’on ne résoudra rien en rendant plus difficile encore la tâche de trouver un logement décent lorsqu’on dispose de très faibles, faibles voire même moyens revenus. S’il faut travailler à davantage de mixité sociale, dans le centre-ville en particulier, c’est bien à la création ou rénovation de logements attractifs à destination des classes moyennes et aisées qu’il faut s’atteler.
Autre question : quels sont les critères pour mettre en place un « monitoring permanent de l’habitat dans les quartiers« ?
Enfin, ce document brille également par ses zones d’ombre : deux exemples :
1) on parle de transversalité (en interne et en externe) mais sans donner plus de détails ! (Et on oublie par ailleurs certains acteurs majeurs comme les Guichets de l’Energie pour la rénovation de l’habitat et les économies d’énergie).
2) Comment atteindre les objectifs en matière de réalisation de logements de transit ?
« Le nombre de logements de transit sera augmenté pour atteindre 1 logement de transit pour 5000 habitants (la proportion est de 1/10 000 actuellement). Chaque commune sera tenue d’atteindre ce seuil pour le 31 décembre 2016. A défaut, une sanction financière équivalant à 10.000€ annuel par logement manquant sera appliquée ».
L’Echevin ne dit pas un mot, non plus :
– de comment développer sa politique de rénovation des logements
– de comment augmenter les possibilités de relogement de personnes expulsées
– de comment inciter à la possibilité d’intégrer des entrées séparatives pour les logements au-dessus des commerces
– de comment encourager la mixité sociale, culturelle et intergénérationnelle et comment investir dans les quartiers paupérisés de notre ville
– de comment développer l’économie sociale pour la requalification des logements
Pas un mot, non plus, sur la volonté de créer un éco-quartier, thème qui tenait pourtant à cœur, nous semblait-il, à la précédente cheffe de file du MR.
En conclusion, ce document est un brouillon qui ne définit ni vision, ni priorités, ni objectifs chiffrés pour que chaque Verviétois puisse avoir droit à un logement décent.
Le seul chiffre que nous avons, c’est celui d’atteindre le seuil de 10 % de logements publics ou subventionnés. Cela démontre que la thématique du logement dépasse largement le périmètre de la commune. L’Echevin ira-t-il convaincre les Echevins du logement MR de l’Arrondissement pour qu’ils prennent leur charge de l’effort en matière de logement sociaux, ou encore en matière de logements pour familles nombreuses ?
Si la majorité veut avoir le soutien des écologistes, elle doit revoir fondamentalement ce brouillon et à tout le moins intégrer un des défis majeurs en matière de rénovation de l’habitat, c’est la transition énergétique qui nécessite de rénover des logements existants et de produire des logements faiblement consommateurs d’énergie pour atténuer l’impact des coûts de l’énergie pour la population et pour diminuer la dépendance aux énergies fossiles.