Lutte contre la pauvreté
Photo (c) Reporters/Van de Vel
Les Verts appellent au relèvement des allocations sociales minimales
L’initiative la plus marquante prise par le Gouvernement et par la Secrétaire d’Etat De Block à l’occasion de la Journée de la lutte contre la pauvreté est de proposer aux citoyens de pendre un drap blanc à leur fenêtre. Pour mieux cacher la misère de sa politique ? On peut pourtant craindre qu’une maigre pièce de tissu puisse parvenir à masquer l’inaction et le désintérêt de l’actuel Gouvernement pour cette cause fondamentale.
Tout au contraire, sa politique d’austérité, notamment en matière de chômage ou de pension, aggrave chaque jour une situation déjà bien souvent dramatique. Pour les Verts, il est urgent de passer aux actes concrets et positifs, en commençant par le relèvement des allocations sociales minimales au-delà du seuil de pauvreté.
Selon les chiffres publiés par le SPF Economie, 15,3 % des citoyens vivent désormais, en Belgique, en-deçà de ce seuil. Cette situation touche encore plus durement les enfants de 0 à 15 ans dont 18,5 % vivent dans cette situation. Ce pourcentage va en s’accroissant, surtout dans les grandes villes. Malgré toutes les déclarations d’intention des partis de la majorité depuis la mise en place du gouvernement, force est de constater que ce taux a encore augmenté cette année. En cause notamment des allocations sociales minimales (pensions, allocations d’invalidité,…) nettement insuffisantes pour permettre une vie digne, ainsi que l’absence de mesures concrètes du gouvernement pour faire face à ce problème. Tout au contraire, la tripartite traditionnelle le renforce et va l’aggraver :
– la dégressivité accrue des allocations de chômage, introduite par la majorité, fait en sorte que, dès le 1er novembre, davantage d’allocataires percevront une allocation de chômage minimale inférieure au seuil de pauvreté. Dès le 1er novembre, des centaines de milliers de citoyen(ne)s seront touchés par cette mesure particulièrement injuste. Et ce en plus de celles et de ceux qui se voient exclus du chômage ;
– l’allongement du stage d’insertion et la limitation dans le temps des allocations d’insertion pousseront davantage de citoyens, dont une grande partie de jeunes, vers les CPAS. Dans le meilleur des cas, ils ne pourront bénéficier que du revenu d’intégration, lui aussi largement inférieur au seuil de pauvreté. D’après les syndicats, au 1er janvier 2015, ce ne sont pas moins de 50.000 bénéficiaires d’allocations d’insertion qui risquent d’être ainsi exclus ;
– la décision prise par le gouvernement de baisser de 40% l’enveloppe destinée à permettre une liaison partielle des allocations au bien-être en 2013 et en 2014 rendra la situation encore plus douloureuse.
Dans ce contexte, ECOLO et Groen en appellent une nouvelle fois au relèvement des allocations sociales minimales au seuil de pauvreté. Si cette mesure aura un coût pour les finances publiques, elle soutiendra la demande intérieure et permettra surtout de prévenir des difficultés plus graves et d’éviter des dépenses ultérieures, que ce soit en matière de santé, d’enseignement ou de sécurité. Des propositions de loi ont été déposées par notre groupe. Elles doivent faire l’objet d’un traitement urgent en ce début d’année parlementaire et être intégrées dans les travaux budgétaires actuellement en cours.
Dans sa déclaration gouvernementale, la majorité affirmait que la lutte contre la pauvreté et l’exclusion était « une priorité ». Les Verts dénoncent une contradiction consternante entre ces belles paroles et les actes posés. Il est temps d’agir. C’est une simple question de dignité !