CC22/02/2010 PROJET SPINTAY - Enlisement du projet de revitalisation.
L’élément nouveau est le deuxième refus par le Gouvernement wallon du projet Citta Verde à Farciennes. Après André Antoine, c’est Philippe Henry et tout le gouvernement qui ont refusé d’accorder le permis à ce promoteur italien.
Décision collective, je me permets d’insister, il y a toujours au minimum des inter-cabinets sur ce genre de dossier, et les décisions sont collégiales, comme à la commune. C’est une décision collective aussi, car elle correspond bien à la DPR du Gouvernement wallon. Le reste n’est que jeu politicien.
Mais Verviers doit ouvrir les yeux sur ce nouvel élément. Cette décision montre une fois de plus qu’il ne suffit pas de nouer des liens et des relations avec des personnes influentes pour qu’un projet aboutisse (quoiqu’on puisse parfois en douter quand on voit le projet de centre commercial à Soumagne !). Qu’il ne suffit pas d’annoncer la création de centaines d’emplois ou de répéter à l’envi des montants importants d’investissements pour aboutir; qu’il ne suffit pas de présenter des beaux plans colorés avec de la verdure et du photovoltaïque pour être durable. Qu’il ne suffit pas de présenter les opposants comme des fossoyeurs de l’économie pour réussir.
Non, il faut qu’un projet de cette ampleur soit suffisamment crédible pour être soutenu par l’ensemble d’une population, par une large majorité de représentants politiques, qu’il convienne à une ville et à une région, et pas seulement à un promoteur et sa cour. Il faut que ce projet soit réellement vecteur de développement d’une ville et pas seulement l’aboutissement d’une carrière politique.
Notre ville présente chaque jour un visage plus sinistre, particulièrement la rue Spintay qui ressemble à Sarajevo après 2 ans de guerre, ou la galerie Voos complètement à l’abandon. Cette image négative va durer encore des années, puisque les dépôts de projet se succèdent, les délais reculent sans cesse, les recours seront nombreux, solides, diversifiés et inévitables si aucune concertation ne se met en route, si aucun soutien global de la population ne se construit. Le promoteur à Farciennes a beau créer la polémique, il s’est trompé de stratégie et ne peut que s’en mordre les doigts.
Continuer, comme vous le faites, à refuser ce dialogue, cette construction d’un consensus et d’un soutien autour d’un projet équivaut à endosser la responsabilité de l’échec du projet de revitalisation, à affaiblir un peu plus encore le commerce verviétois. Votre majorité refuse ce dialogue depuis plus de 5 ans, même si pas à pas et beaucoup trop lentement pour notre centre-ville, le promoteur et vous-mêmes finissez par intégrer certaines critiques ou propositions. Le projet évolue doucement dans un sens positif, il peut décoller rapidement si une table ronde s’ouvrir pour aboutir à un consensus. Ou continuer à s’enliser si vous et le promoteur, comme à Farciennes, vous vous obstinez à avoir raison seul contre beaucoup d’autres composantes dont vous niez sinon le bienfondé des motivations du moins la réalité du pouvoir de s’opposer à un tel projet. A quand donc, Mr le Bourgmestre, la table ronde qui sera l’accélérateur dont notre Ville a tant besoin ?