Le bureau politique d’Ecolo s’est digitalement réuni ce lundi 23 mars, une grande première mise en place pour respecter strictement la consigne de distanciation physique.

Les membres du bureau politique ont tout d’abord tenu à exprimer leur plus grande sympathie pour les familles qui ont un.e de leur proche touché.e par le virus, qu’il ou elle soit hospitalisé.e ou non, et leur profonde reconnaissance pour toutes celles et ceux qui se trouvent en 1ère ligne : équipes médicales, accueillant.e.s dans les crèches et les écoles, assistant.e.s sociales, travailleur.euse.s des transports publics, mais aussi à celles.ceux qui ramassent nos déchets ou qui sont aux caisses ou approvisionnent les rayons des magasins.

Ecolo déploie via ses Ministres régionaux et communautaire, et leurs gouvernements respectifs, une série d’actions pour réduire les impacts sanitaires, sociaux et économiques de la crise. Les écologistes sont également associés depuis peu aux réflexions développées au sein du gouvernement fédéral. Ils s’y sont engagés avec confiance, plus que jamais persuadés que l’union fera la force.

Au niveau des actions à entreprendre, les écologistes rappellent bien sûr l’importance des masques et du matériel médical nécessaires en suffisance. Ecolo appelle en outre à la mise en place d’une campagne généralisée de dépistage du COVID-19, comme le préconise l’OMS via son Directeur général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus depuis le 16 mars: « Nous avons un message simple pour tous les pays: testez, testez, testez. Vous ne pouvez pas combattre un incendie les yeux bandés. Et nous ne pouvons pas arrêter cette pandémie si nous ne savons pas qui est infecté par le virus ».

Jusqu’à présent, la Belgique ne pratique ce dépistage que sur les cas potentiels sévères de la maladie, à savoir les personnes en proie à des complications respiratoires. Cette approche minimaliste n’est évidemment pas sans lien avec la pénurie de réactifs constatée au début de la crise.

À l’issue de son Bureau politique digital, Ecolo demande dès lors qu’une une campagne massive de dépistage soit mise à l’œuvre dès que possible. Toutes les personnes présentant des symptômes ou ayant été en contact avec une personne contaminée doit avoir accès à un test suivant des modalités qui devront être précisées.

Pour les écologistes, cette approche volontariste recommandée par l’OMS est la seule susceptible de nous offrir une vue précise de la progression réelle du virus et de sa diffusion. Une connaissance fine du développement de la contagion nous permettra d’allouer au mieux nos ressources pour limiter la pression sur nos hôpitaux, et d’autre part, de mieux cibler dans la durée les mesures de distanciation physique. Ce que confirme d’ailleurs la députée fédérale Ecolo Laurence Hennuy : « Une politique plus dynamique de dépistage renforcera l’efficacité des gestes barrières et des mesures de distanciation, et donc, notre capacité à endiguer la propagation du virus ».

Pour Ecolo, tout doit désormais être mis en œuvre pour augmenter les capacités de dépistage. Tous les types et modalités de tests – dont la fiabilité est validée – doivent être utilisés, en ce compris les kits de test à domicile (à l’image de la pratique du dépistage du cancer du colon). De nouvelles techniques (dont celle développée récemment dans l’une de nos universités) permettent d’envisager une rapide augmentation de l’échelle des tests. La mobilisation en urgence des laboratoires du pays sera également nécessaire pour atteindre l’objectif.

Enfin, le Bureau politique d’Ecolo appelle le gouvernement fédéral à garantir, de la Wallonie, de Bruxelles et de la Flandre, le maintien du financement des institutions de soins à niveau habituel afin d’éviter aux directions de devoir chercher à faire des économies en plein crise. En effet, la suppression des activités non urgentes et la « réquisition » de nombreux lits pour faire face à la crise du Covid-19 risquent de réduire drastiquement le budget des hôpitaux, car les revenus des hôpitaux, au travers des honoraires médicaux, représentent entre 20 et 25% des recettes globales. Il en va de même pour les secteurs infirmiers à domicile : la baisse du nombre de prestations par jour, avec les mesures de protection indispensables, produit un effet similaire. D’autres secteurs, tels que la toxicomanie, la santé mentale, etc. vont connaître les mêmes pertes de recettes.

En conclusion, le bureau politique d’Ecolo demande dès lors à ses mandataires de relayer cette position dans toutes les instances où ils sont associés à la gestion de la crise.

Rajae Maouane et Jean-Marc-Nollet, Co-président

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