Point inscrit à la demande de Mme DUMOULIN, Chef de Groupe ECOLO

Monsieur l’Echevin de la Mobilité,

Mesdames et Messieurs les membres du Collège,

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil,

Au mois de mars dernier, Ecolo Verviers avait invité l’ensemble des membres de ce Conseil, ainsi que l’ensemble des membres de la CCATM, à un « voyage dans le concret » ayant pour thème la mobilité douce appliquée.

Nous nous sommes rendus à Namur puis à Ottignies-Louvain-la-Neuve (OLLN) pour nous informer, et nous inspirer, des bonnes pratiques en matière de mobilité car ce thème, cher à Ecolo, constitue indéniablement un défi majeur de notre ville.

Nous avons été reçus à Namur par l’Echevine de la mobilité et à OLLN par le Bourgmestre. Ceux-ci nous ont présenté concrètement les avancées réalisées dans leur ville respective quant à la mobilité douce. Ils ont pu nous expliquer aussi la méthode employée pour atteindre leurs objectifs, les avantages qu’ils ont pu en retirer, mais aussi les difficultés rencontrées dans la mise en place de cette mobilité pensée différemment …

Aujourd’hui, Monsieur l’Echevin,  comme nous nous étions engagés à le faire suite à cette journée, nous souhaitons alimenter votre réflexion et vous soumettre certaines propositions précises en matière de mobilité. Il s’agit d’une première réflexion mais nous souhaiterions connaitre votre positionnement et votre éventuelle détermination par rapport à ces différentes propositions constructives d’Ecolo. Et effet, concernant la mobilité, et en particulier la mobilité douce,  la Déclaration de Politique Générale de votre majorité est on ne peut plus vague. Pour rappel, celle-ci stipule : “Nous voulons « plus et mieux de place » pour les piétons, les cyclistes, les personnes à mobilité réduite et les transports en commun. Car c’est comme cela que nous parviendrons à remettre de la vie dans nos rues et à favoriser les rencontres humaines positives et la convivialité entre les habitants.

Nous espérons que vous ne comptez pas en rester à cette déclaration d’intention.  Or, pour réaliser cet objectif, essentiel, de « plus et mieux de place », il y a deux outils impératifs pour Verviers: un plan piéton et un plan vélo.

Ces plans sont des outils de travail à long terme qui sont irréductibles au PCM mais peuvent venir s’inscrire en complément et développement de la phase 3.4 « PLAN POUR LES MODES DOUX (PIETONS, DEUX ROUES) » de ce PCM actualisé.

5 propositions, donc :

Proposition n°1 : le plan piéton

Pour Ecolo, il est clair que le plan piéton est l’avenir des centres urbains ! Tous les indicateurs le montrent. Un premier chantier s’ouvre à vous : la mise en place d’un tel plan, avec un échéancier clair et réalise.

Verviers a un vrai potentiel en matière de circulation piétonne. De nombreuses petites ruelles, venelles, escaliers,… sont présents au centre-ville et ne demande qu’à être aménagés et mis en valeur[1]. Un des objectifs de ce plan serait précisément de mettre en évidence ces itinéraires piétons déjà naturellement présents au centre-ville (ruelle Marechal et Cuper, par exemple) et de réfléchir aux raccourcis à promouvoir.

Les piétons ne sont pas que des promeneurs ! Il y a là un atout important à développer, en termes d’attractivité de la ville pour ses visiteurs, de mixité sociale et de qualité de vie pour ses habitants.

Proposition n°2 : le plan vélo  

En Europe comme en Belgique, de nombreuses villes démontrent au quotidien que les vélos ont leur place au cœur des centres urbains. La politique de déplacement  qui fait la part belle au vélo rend ces villes plus attrayantes tant pour leurs habitants que pour les visiteurs extérieurs. Pourquoi ce qui se fait ailleurs serait-il impossible à Verviers ? C’est une question de choix : un choix politique et un choix citoyen !

Un principe fondamental doit être répété et bien gardé en tête car il a été vérifié dans toutes les villes cyclables du monde : l’offre doit précéder la demande car elle la génère (et non l’inverse) – > IL FAUT D’ABORD CRÉER LA PISTE CYCLABLE ET LES CYCLISTES ARRIVENT ENSUITE

 

Quelques vérités à rappeler :

les aménagements pour cyclistes sont peu coûteux et occupent peu d’espace. (NB : aucune enquête n’a encore pu chiffrer ce que coûterait le « tout-à-la-route », en ce compris en termes d’impact sur la santé ou de pollution de l’air).

moins de danger en ville, c’est possible : il faut pour cela réaliser de réels aménagements protégeant les cyclistes (état des rues, itinéraires balisés, pistes cyclables…) et limiter la vitesse à 30 km/h dans le centre-ville.

le relief n’est pas insurmontable : les vélos modernes économisent beaucoup d’efforts, certains itinéraires plus faciles peuvent être privilégiés, et des synergies avec les transports en commun peuvent être recherchées.

– On va plus vite à vélo qu’en voiture[2].

– 50 % des déplacements en voiture font moins de 5km, distance qui peut être accomplie facilement en vélo[3].

Ce plan vélo pourrait débuter par un renforcement  de « l’axe vert » qui permet aux cyclistes de traverser la ville d’est en ouest… et de s’y arrêter. Cet axe aurait aussi un attrait touristique indéniable en permettant aux visiteurs de transiter agréablement entre le CTLM et les autres musées. Ce plan devrait aussi incorporer le plan de déplacement scolaire pour voir comment organiser les abords des écoles en vue de favoriser l’accès à pied et à vélo (ramassage scolaire et autres expériences à renouveler pour petit à petit faire évoluer les mentalités).

Proposition n°3 : une réflexion en profondeur sur les SUL (Sens Uniques Limités)

Il en existe actuellement 23 à Verviers, mais leur usage est souvent dangereux voire carrément suicidaire ! Quel parent encouragerait ses enfants à les emprunter ? Leur signalisation est aussi parfois insuffisante. En tout état de cause, le problème de ces SUL est qu’ils constituent les exceptions à la règle générale qui est de ne rencontrer personne en sens inverse dans une rue à sens unique. Il faudrait pouvoir inverser la tendance : que les SUL soient la règle et les SU l’exception pour faire évoluer la conduite des automobilistes. Tant que la réflexion sur ces SUL n’est pas aboutie, il serait probablement dangereux d’envisager une mise en place de ce système dans la rue Crapaurue en ouvrant l’espace propre des bus aux vélos. Pourtant, Monsieur l’Echevin, vous qui vous déplacez depuis peu en vélo pliable dans le centre-ville, vous savez que cette mesure est tout à fait nécessaire pour faciliter les déplacements vélo en centre-ville.

Proposition n°4 : un réseau de vélos urbains

A Namur, l’Echevine a pu nous faire la démonstration d’un projet de vélos urbains dont le coût était nul pour les finances communales.

Ce projet pourrait être concrétisé dans notre ville, et permettre tant aux habitants, qu’aux élèves ou encore aux touristes de pouvoir se déplacer en toute liberté le long de notre rivière ou de traverser la ville. Ecolo vous demande de mener rapidement une réflexion pour qu’un tel projet puisse voir le jour à Verviers.

Proposition n°5 : une Commission Communale Consultative de la Mobilité

La participation du citoyen est au cœur de notre projet politique. Et en matière de mobilité, il est aussi essentiel de pouvoir rester à l’écoute de l’usager-citoyen. Actuellement, les acteurs majeurs de la mobilité n’ont pas de plateforme de rencontres permettant de trouver des solutions efficaces et concertées. La CCATM, dans son fonctionnement actuel, ne permet pas un travail global sur cet enjeu majeur.

En conclusion, les pistes d’amélioration sont nombreuses et il est urgent de faire de Verviers une ville où la mobilité douce est un des éléments de fierté de ses habitants. Je vous remercie pour l’attention que vous porterez à ces réflexions et à notre volonté de contribuer de manière constructive à cet impératif besoin de « plus et mieux de place » pour les piétons et cyclistes.

 


[1] Voir notre intervention à ce sujet au CC d’octobre 2010.

[2] Les différents tests réalisés par le groupe Ecolo en mai 2004 l’ont démontré (différents usagers, différents trajets, à différents moments).

[3] ENQUETE NATIONALE SUR LA MOBILITE DES MENAGES- Réalisation et résultats- Synthèse du rapport final-Avril 2001