Je voterai non à ce budget 2010 puisqu’il se fait dans le cadre d’un plan de gestion qu’Ecolo n’a pas voulu et dont j’ai déjà exprimé à plusieurs reprises tout le mal que nous en pensions, notamment à cause de ses suppressions d’emploi. Par exemple, à l’administration centrale mais aussi, suite aux élucubrations des élites technocratiques qui ont imaginé le plan de gestion des maisons de retraite, dans le personnel de l’hôtellerie de celles-ci. Ils ont dû faire quelques «copier- coller » d’autres études pour mériter tout ce qui a été dépensé dans ce but

D’ailleurs, cette majorité PS-MR ne s’en prend pas seulement au CPAS comme CPAS mais parce qu’il est censé incarner les politiques sociales. Mais c’est tout ce qui est social qui est « mal vu ». Par exemple à la ville on n’a pas accordé 40.000 € à l’enseignement spécialisé….

Une fois de plus ce budget n’est en équilibre qu’en puisant dans le fond de réserve, ce qui n’est pas problématique en soit si on le fait de temps en temps lors d’une année très difficile mais si on prend l’habitude de le faire régulièrement, …les réserves ne sont pas inépuisables…

Nous sommes opposés aux 3 € par jour pour le service buanderie. A la fin du mois, cela peut faire beaucoup pour des personnes dont le budget mensuel est généralement faible et qui dans certains cas, ne sont plus en mesure de pouvoir éventuellement faire appel aux solidarités familiales.

Je relève un paradoxe presque amusant : dans le cas du déménagement du service énergie, on a réussi à avoir une augmentation des dépenses d’énergie de ce dernier.

Mais mon intention de vouloir positiver jusqu’à l’impossible m’a même permis de trouver trois points positifs dans ce budget :

  1. Les travaux pour la sécurisation pour le personnel.

  2. Le logement pour une famille nombreuse à Ensival.

  3. Les nominations même si dans ce cas les lauriers n’en reviennent pas au CPAS de Verviers mais bien à la Région wallonne.

Deux remarques pour terminer :

  1. Vous dites que le niveau de pauvreté est préoccupant à Verviers mais qu’il est lié à un afflux d’étrangers. Si le but de la manœuvre est de dire que les personnes régularisées doivent continuer à être financées à 100 % par l’Etat fédéral, je suis presque prêt à devenir votre complice mais reconnaissons entre nous que le taux de pauvreté à Verviers est aussi le fait d’un grand nombre de belges qui ont au moins un de leurs ancêtres qui était déjà belge à l’époque où de tous les peuples de la Gaule, nous étions les plus braves.

  2. Vous dites que le CPAS va mener son action de manière transversale pour une vérification systématique de la disponibilité au travail. Vous êtes entrain de nous dire que vous allez appliquer la loi. Je ne vais pas vous empêcher d’être légaliste mais nous nous devons de réfléchir à la loi et voir si elle ne doit pas être aménagée en fonction des réalités économiques et d’un public dont une partie nécessiterait un important parcours de socialisation avant l’emploi, tant il est complètement déstructuré par une société

«sans- repères ». Je suis conscient que c’est le parlement fédéral qui pourrait réadapter cette loi (votée sous l’Arc en ciel, pour être très clair avec tout le monde et pour ne pas être dans le discours démagogique). Ceci étant, j’espère que vous n’utilisez pas ce que vous permet la loi pour faire des économies au détriment des personnes les plus pauvres.

 

Je pense aussi que nous risquons beaucoup plus de recours individuels au tribunal du travail parce que nous sommes le « dernier maillon de la chaîne » alors qu’à l’inverse, la lutte contre la «chasse aux chômeurs » est un combat collectif de tous les progressistes en général et des syndicalistes en particulier auquel s’est associée  l’Union des Villes et des communes qui s’est très rapidement rendue compte qu’il s’agissait d’un simple transfert de caisse de la sécurité sociale vers les communes pauvres.

 

Philippe Kriescher.

Conseiller Ecolo du CPAS de Verviers.

19/04/2010.